Nous avons eu le plaisir d’accueillir dernièrement Patrice de Fournas, associé au sein du cabinet Jouve & Associés et chasseur de têtes de profils « dirigeants » depuis plus de 10 ans.
Il ressort de ce temps d’échange informel quelques précieux éclairages et conseils à l’intention de nos clients en transition professionnelle.
SON ETAT DES LIEUX :
Comme tous les autres secteurs, la Chasse de têtes n’échappe pas à de profondes transformations dans la pratique du métier ainsi que dans la relation du chasseur avec ses clients et ses candidats.
En effet, la généralisation de l’usage de LinkedIn a marqué une rupture évidente.
Le métier de chasseur est passé de la « vente d’accès », où l’identification des candidats les plus adaptés pour les besoins des entreprises était le domaine d‘expertise réservé du chasseur de têtes, à une attente de la part des sociétés clientes d’une expertise métier plus globale.
Le chasseur doit être un véritable « ambassadeur de ses clients »vis à vis de ses candidats ; il doit se positionner en garant de l’adéquation globale des profils sélectionnés aux besoins et à la culture de l’entreprise. Au-delà des compétences métiers requises, le chasseur doit savoir s’engager fortement sur le terrain des affinités attendues entre le candidat et la cible ; cela devient le « nouveau domaine réservé » de la création de valeur du chasseur de têtes et nécessite une connaissance large et approfondie des caractéristiques et attentes souvent complexes de ses clients.
Le métier reste par ailleurs très « processé » ; un chasseur de têtes mandaté pour des missions par 5 ou 6 gros clients dans une année est soumis à des attentes et exigences très fortes. « Un chasseur de têtes reste par construction plus « obsédé » par ses mandats de recherche que par ses candidats… »
De fait la « valeur d’expertise de l’identification des ressources » stricto sensu (carnet d’adresses, sourcing en « mode Rolodex »…) devient beaucoup plus faible pour le Chasseur.
Paradoxalement peut être, le panorama concurrentiel de « l’executive search » évolue peu ; l’univers est « plutôt stable » et nous n’assistons pas à de grosses évolutions ou ruptures dans les positions relatives des principaux acteurs du marché ; « les SHREK (*) sont de fait assez conservateurs »…(*) SHREK : les 5 cabinets leaders en parts de marché : Spencer Stuart, Heidrick & Struggles, Russel Reynolds, Egon Zehnder et Korn Ferry)
SES CONSEILS AUX CANDIDATS :
A l’adresse plus spécifique des candidats, Patrice nous a prodigué quelques conseils de posture et de pratiques vis à vis des chasseurs de têtes :
Dans un métier qui reste « très fortement transactionnel », … ne le soyez pas trop vous-mêmes !
La relation doit être réciproque, elle se construit dans la durée et la continuité. Par exemple, certains candidats n’informent pas les chasseurs de leurs évolutions en dehors des périodes où ils sont « en demande » vis à vis d’eux …
« N’attendez pas d’avoir besoin du chasseur de têtes pour le contacter… ! » nous rappelle Patrice.
Il convient de particulièrement bien soigner son introduction lors d’un entretien avec un chasseur. Le pitch introductif reste un « exercice formel assez incontournable » sur lequel il convient d’être parfaitement bien préparé ; il reste la pierre fondatrice et structurante des scénarios d’entretiens avec les chasseurs de têtes.
L’autre conseil important pour les candidats concerne la bonne posture à adopter sur la valorisation de ses compétences lorsque le chasseur est en recherche de compréhension sur celles-ci.
Le candidat doit être attentif à démontrer ses compétences métiers ou managériales au chasseur et « ne pas se contenter d’être dans un mode auto-déclaratif ».
Il doit pouvoir illustrer ses compétences par des exemples ou des « faits d’armes » et prendre garde à « ne pas rester dans l’auto jugement », savoir parler« autant de ses échecs que de ses réussites ».
A l’issue des entretiens ou d’un processus de recrutement, il faut savoir « tirer à chaud les conséquences de ce qui n’a pas marché »…et s’ajuster ou recaler son/ses projet(s).
En conclusion Patrice de Fournas a particulièrement insisté sur la recherche d’authenticité chez les candidats.
Le secret d’un entretien chasseur réussi ? « Savoir raconter qui vous êtes avec authenticité » …